Les steppes kazakhes s’étendent à perte de vue, de la mer Caspienne au nord de la Chine. Elles recouvrent 2 700 000 km2 de terres, sur lesquelles se déplacent près de 9 millions de nomades, descendants de tribus turques et mongoles islamisées au xve siècle. Aujourd’hui, ces Kazakhs ne représentent que la moitié de la population du pays. Ils vivent avec des Russes, des Ukrainiens, des Ouzbeks et des Allemands, envoyés ou déportés par l’Empire russe qui a occupé le pays jusqu’en 1991. Ces derniers ont introduit une agriculture céréalière qui fit un moment espérer qu’un nouveau grenier était apparu à l’est. Mais la mise en culture continue des terres a contribué à mettre à nu un sol déjà pauvre et érodé par les vents. D’ici 2025, le Kazakhstan devrait perdre près de la moitié de ses terres de culture, ce qui menace les moyens d’existence de ses agriculteurs et de ses éleveurs, soit 20 % de sa population. Au niveau mondial, au moins un milliard d’agriculteurs et d’éleveurs subiront les conséquences d’une dégradation de leurs sols, par érosion...