Le lac de Kossou, qui couvre 1 500 km2 au centre de la Côte-d’Ivoire, est une retenue artificielle conçue
pour réguler le débit du fleuve Bandama, et plus particulièrement pour produire du courant électrique. La mise en eau de cette zone, entre 1969 et 1971, s’est faite au prix du
déplacement de 75 000 personnes, qui ont bénéficié de mesures de réinstallation. Les barrages hydroélectriques qui captent l’énergie cinétique, renouvelable, de l’écoulement des
eaux, sont en principe non polluants. Ils impliquent toutefois des bouleversements majeurs dans l’environnement : détournement de rivières, inondation de cultures et de forêts,
perturbation d’habitats sauvages et déplacement de populations qui, à terme, tirent peu de bénéfices des mesures de transplantation. Les barrages bloquent le limon en amont et
en privent les terres en aval. Les réservoirs aux dimensions démesurées peuvent être une menace en cas de tremblement de terre, et les risques de conflit dans les bassins
transfrontaliers sont à prendre en compte. Les conséquences négatives ne sont plus éludées et les experts recommandent désormais la construction de barrages-réservoirs à taille
humaine, loin du gigantisme de certains barrages actuels.
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